Extrait du journal

Les desservants des petites paroisses ont quelque difficulté à vivre sans traitement. Sous le régime concordaire, les fabriques payaient un sacristain permanent et une femme de service qui entretenaient le linge et les ornements. Le sacristain traînait tout le long du jour ses pas lourds de Péglise à la sacristie, du chœur au bénitier. L'arrivée de ce gardien était possible à toute minute et suffisait à effrayer les voleurs. Aujourd'hui, le sacristain n'a plus d'appointements et touche ses droits sur le seul casuel, quand il y a du casuel. Il a repris son métier manuel de sabotier, de menuisier ou de manœuvre. Il vient à l'église aux heures d'offices et ne reparaît plus de la journée. Les curés ne peuvent plus faire surveiller les trésors.Ils doivent les enfermer dans de solides armoires et les cacher aux visiteurs qui demandent à les admirer, ce qui prive artistes et touristes d'une joie d'art. L'organisation des musées régionaux est le seul remède. Les prêtres eux-mêmes l'ont compris, puisqu'en cent endroits ils ont désaffecté les châsses précieuses et placé la relique vénérée dans des caisses provisoires....