Extrait du journal

On a comparé ce Iyeyasu à Richelieu, et par plusieurs côtés cette comparaison est juste. Comme lui, il a débarrassé son pays des empiétements des féodaux. Comme lui, il a solidement centralisé le pouvoir.C'est lui qui, avec une obstination impitoyable, a fermé le Japon aux étrangers. C'est lui qui lui a imposé cet isolement de trois siècles pendant lequel l'âme nationale, ramassée sur elle-même, a eu tout le loisir de devenir telle qu'elle nous apparaît aujourd'hui: exclusive, forcenée, indomptable d'orgueil, profondément xénophobe. « Merci, ô maître, de nous avoir appris à nous-mêmes, que nous sommes le premier des peuples; mais surtout de n'avoir pas permis que nous nous mêlions aux autres tant que nous n'avons pas possédé la certitude parfaite de cette supériorité. » Tel est le sens de l'hymne que le Japon prosterné chante sans fin dans le temple où repose le chef des Tokugawa....