Extrait du journal

Plus d'une fois je me suis demandé si c'était vraiment la peine de faire grouper ces feuilles volantes, par le fil du brocheur. Entendons-nous. Je suis de.mon temps. Je me rends très bien compte que, plus nous irons, plus le livre sera tué par le journal, et plus les meilleurs et les premiers, parmi les écrivains et les penseurs, auront recours à ce dernier moyen, si puissant et si direct, de se mettre en communication avec le public. L'œuvre de certains de mes confrères, et non des moins fameux, n'est autre chose, en définitive, que la réunion de leurs articles. Mais je juge les mierîsL avec modestie. J'ai très souvent douté que ces chroniques légèresfussent dignes de reparaître sous la forme du livre, toujours un peu prétentieuse et monumentale. Devant le quatrième volume de Mon Franc-Parler, ce scrupule vient encore de nie travailler, et, pour en avoir le cœur net, j'ai parcouru à la hâte toute la collection....