Extrait du journal
— Fh ! bien, Jacques, tu as l’air soucieux : qu’est-il qui te préoccupe ? — Ne m on parle pas, ami Fritz, il se passe quelque chose à Paris qui m’inquiète, qui me fait peur. — Que se passe-t-il donc, demande Fritz ? — Des choses monstrueuses, plus que cela : des choses scélérates pleines de menaces pour notre tranquillité à tous. Figure-toi que culte gouvernement français, sous prétexte que vous autres Allemands vous croissez en nombre plus rapidement que nous, demande à sa valetaille parlementaire d'augmenter la durée du service militaire d’une année. — Pas possible ! exclama Fritz. — Si bien. 11 va même plus loin, ce gouvernement de renégats : d prélude à sa reforme rétrograde par une iniquité déconcertante. Figure-toi que cette canaille de pouvoir n’a pas hésité à faire un coup de force, un coup d’Ftat, pourrait-on dire : il a déclaré qu’il retiendrait une année de plus dans les casernes toute cette belle jeunesse partie n|i déciment avec la certitude d’accomplir, comme les classes précédentes, une période de deux années de service militaire et d’être libérée ensuite, cette corvée remplie. — Il a fait cela, ton gouvernement ? — Oui, et il a eu pour appuyer celte mesure liberticide une majorité de Quinze Mille, qui lui a donné raison par un vote de confiance lui permettant tout acte arbitraire et de bon plaisir. — Mon pauvre Jacques, ce que tu viens de me dire est grave et peut avoir des conséquences terribles. Sache seulement que si ton gouvernement est canaille, le mien, celui du kaiser, n’en vaut pas mieux. Comme tous les despotes, celui qui préside ù la direction de la nation allemande prépare, tout comme ton Barthon, le crime de nous jeter les uns contre les autres, de nous faire entre-tuer Français et Allemands. Il a derrière lui tout un ramassis de tanneurs de sabre, ce parti militaire qui ne travaille que pour déchaîner la guerre et ne rêve que de carnage pour un prompt et brillant avancement dans la carrière des armes. Vous, de même, avec votre travaille française composée de particulaires, de fils d’archevêque détenant les plus hauts brades, bien que vous vous dites en démocratie. Ouj> mon cher Jacques, si nous avons nos Krupp, vous avez vos SçJineider.Et si vous possédez une bande d’aigrefins de la finance poussant à la guerre pour s’emmillionner, nous avons...
À propos
Le Libertaire ou « le journal des anarchistes » est un hebdomadaire lancé en France en 1895 – soit sous les Lois Scélérates - par Louise Michel et le militant Sébastien Faure. Pendant la Première Guerre mondiale, le journal paraît clandestinement. En 1945, le journal est présenté comme « l’organe de la Fédération anarchiste ». Le Libertaire bénéficie alors de contributions prestigieuses, telles que Georges Brassens, André Breton, Albert Camus.
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