Extrait du journal

Voilà M. Duff Cooper, ministre de la guerre de Grande-Bretagne, qui vient récemment à Paris et y prononce une chaleureuse allocution en faveur de l'entente cordiale franco-anglaise. Il élève cette entente cordiale à la hauteur d'un covenant « scellé dans le sang », et déclare aux Français présents Vos frontières sont nos frontières. » Tous en France approuvent ces paroles et les socialistes de France, pour lesquels l'entente franco-anglaise est un principe cardinal, ne sont pas les derniers à les approuver. Or, les"socialistes de.,Grande-Bretagne, eux, ne les approuvent pas et viennent de livrer, aux Communes, un violent assaut au cabinet anglais pour avoir permis à un de ses membres de les proférer. Ils ont vu dans ces paroles comme une profanation du covenant et se sont récriés contre la théorie en v9rtu de laquelle il est essentiel que l'Angleterre et la France marchent ensemble. Ainsi la ne Internationale (section britannique) désapprouve toute entente étroite entre la France et l'Angleterre et la II° Internationale (section française) l'approuve. Qui mettra ces sections d'accord ? Que voulez-vous qu'y comprenne le Français moyen ? Et quel accueil doit-il désormais réserver aux ministres britanniques qui viendront à Paris célébrer l'entente cordiale ?...