Extrait du journal

Voici que sonnent do. nouveau, dans le vertige du temps qui fuit, les heures graves du souvenir et de la piété familiale. Chacun de nous s'apprête à fleurir ses tombes et à s'entretenir avec ses morts. Dans les départements dévastés, les cimetières militaires, dont M. Maginot a la garde, vont se couvrirde palmes et de couronnes. Depuis quelques mois Ils ont changé d'aspect. Au désordre de l'improvisation succèdent maintenant la symétrie et l'élégance. Les croix noit'es se dressent dans un alignement impeccable et, entre ces bataillons immobiles, sur lesquels flotte le drapeau tricolore et qui conservent, dans l'éternité 'du repos, la belle apparence de leurs formations- de manœuvres, de larges allées sablées s'ouvrent aux douloureuses démarches des survivantes. Aujourd'hui Et demain, mêlés aux parents qui auront pu accomplir le voyage, les habitants des communes voisines visiteront ces cités silencieuses et déposeront sur les tertres uniformes les feuillages et les fleurs d'arrière-saison qu'ils auront cueillis au milieu de leurs ruines. En Alsace aussi, dans cette charmante vallée de la Thûr, que nous avons occupée et défendue pendant toute la guerre, des cortèges de pèlerins se dirigeront vers "le cimetière de Moosch, qui s'étage en gradins sur la colline, et offriront un tribut de reconnaissance au général Ser. ret et à ses chasseurs....