Extrait du journal

Les grandes puissances maritimes auraient désiré arriver à la conférence de 1932 avec un accord établi et réalisé, peut-être, à nos dépens. Suivant l'expression de certains apôtres du désarmement, cela s'appelle .« arriver à Genève les mains pleines ». Nous ne recommencerons pas l'historique des nombreuses conférences navales ayant suivi celle de Washington. Leur but principal était d'établir une hiérarchie maritime, mais aussi de supprimer les sous-marins, d'empêcher le remplacement de nos vieux navires, d'encourager les exigences de parité de l'Italie pour appliquer le principe « diviser pour régner ». Les conditions géographiques, les situations spéciales ne furent pas prises en considération. Elles ont cependant une influence particulière sur la puissance navale et les caractéristiques des bâtiments. La nature des mers baignant un pays, les bases extérieures, les possibilités industrielles, la possession de ressources naturelles, tels que combustibles et métaux, des voisinages inquiétants rendent vain le mot de parité. Nous nous sommes toujours heurtés à la politique navale de l'Angleterre. Les Etats-Unis, estimant qu'un maître de la mer est aussi redoutable que des voisins belliqueux, lui ont imposé le partage de l'hégémonie maritime. En échange de ce sacrifice, ils semblent lui avoir reconnu le droit de dominer sur mer en Europe. La clause de sauvegarde, obtenue par la Grande-Bretagne dans l'accord de Londres, que nous n'avons pas ratifié, lui laisse les possibilités d'accroître sa flotte dans les proportions qu'elle estime utiles à sa sécurité. Nous ne sommes pas les seuls à invoquer ce mot et cette nécessité....