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Le Matin, 2 mars 1904

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Le Matin
2 mars 1904


Extrait du journal

Chaque petite station, coquette et pimpante, avec ses baguettes destinées à devenir des arbres, ses balustrades peintes en vert, ses ornementations bizarres, couleur locale, ses Chinois innombrabes et falots, est dûment pourvue do cent ou cent cinquante tommes destinés à la protéger contre une attaque possible de Les factionnaires montent la garde, baïonnette au canon, et de-ci de-là on rencontre quelques demi-batteries d'artillerie placées au centre des cantonnements. Les hommes, fantassins, artilleurs ou cavaliers, sont uniformément reconnaissables à la patte d'épaule de leur tunique, qui est verte, alors que dans l'infanterie de ligne elle est rouge. Comme dans notre Sud-Oranais, certaines gares sont flanquées d'un bord j, ou fortin crénelé. On sent partout la main prévoyante d'une administration qui n'a regardé à aucune dépense et qui n'a rien laissé au hasard. Et l'œuvre gigantesque apparaît d'autant,? meilleure ici que la population chindise, nombreuse, laborieuse, aidera sans nul doute ù une exploitation qui finira par devenir productive. L'essentiel est qu'on la garde des Toungouses, qui travaillent là comme chez eux et c'est leur pays, en effet, que la civilisation vient ainsi perforer de part en part....

À propos

Lancé en 1883 sur le modèle du quotidien britannique le Morning News, Le Matin se revendiquait être un journal novateur, « à l’américaine ». Son directeur Alfred Edwards entendait donner « priorité à la nouvelle sur l’éditorial, à l’écho sur la chronique, au reportage sur le commentaire ».

 
 
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