Extrait du journal

Les accroissements de dépenses signalés par Gervais portent d'abord sur les « régies d'Etat ». Ceux-là ne sont pas de nature à inspirer de grosses inquiétudes, au contraire. L'Etat s'est chargé, avec raison suivant moi, et incontestablement avec profit, d'un certain nombre d'exploitations industrielles, dont les principales sont les postes, les chemins de fer et les tabacs. Au lieu de ne faire figurer au budget que le résultat net de ces exploitations en gain et en perte, on à le tort (sauf pour les chemins de fer) de mêler leur budget à celui de l'Etat. De là ce résultat absurde de faire croire que les dépenses publiques augmentent quand les affaires des exploitations d'Ftat prospèrent. Là où un exploitant privé se féliciterait de l'amélioration de son trafic, on arrive à se lamenter. Exemple la vente des tabacs. Là, le bénéfice de l'Etat dépasse, je crois, trois cents pour cent. Le budget est donc d'autant plus prospère que le fisc vend plus de tabac. Mais, pour en vendre plus, il faut aussi qu'il en achète de plus grandes quantités. « Redoutable accroissement de dépenses, s'écrie Gervais. Les manufacturés de l'Etat nous coûtent douze millions de plus. » Oui, mais avezvous compté ce qu'elles rapportent en plus ? Non. Voilà votre raisonnement par terre 1...