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Le Matin, 2 mai 1919

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Le Matin
2 mai 1919


Extrait du journal

Gambais, 1« mai. Les fouilles se sont poursuivies depuis deux jours dans la mystérieuse et tragique villa de Gambais, fouilles qui, si etles en vérité, amené la découverte d'aucun cadavre, ont cependant permis de retrouver -'une grande quantité d'ossements de toutes sortes, la plupart carbonisés, quelques-uns intacts. Ils ont été ramassés, les uns sur le sol du grand et du petit hangar, au milieu de scories et des cendres,: ou sous des couches de feuilles mortes, les autres parmi les escarbilles demeurées dans le foyer de la cuisinière. Cinq hommes sont employés journellement à trier ces funèbres; débris qui forment un volume d'au moins un mère cube.. Ils ont déjà' retiré, en dehors des ossements toutes 1 sortes d'objets larmes de verre.qui furent jadis sans nul doute des boutons de jupe ou de jaquette, épingles de sûreté, unie agrafe de jarretelle, des boutons à pression, et, trouvaille plus' lugubre encore, des dents petites au point qu'on ne sait s'il s'agit de canines dont les couronnes ont disparu ou de racines de molaires. Au total 23 dents ont été découvertes jusqu'ici. Recueilli par le service anthropométrique, tout ce lugubre bagage été; transporté au laboratoire municipal.. Oh nu sera 'fixé suv;sh nature exacte .que par l'analyse' pratiquée par les. experts.. Un point est dès maintenant établi antériffufernenî à roscupatioh de la villa par Landru, àùcufi tas de cendres n'existait dans quelque partie que ce soit de la villa. Celleci était- inoccupée depuis un an, quand Landru, en 131(5, vint s'y installer. Le propriétaire, M. Trick, amené de Klelun à Gambais par M. Dautel, commissaire de police, est formel à ce sujet mais c'est là le seul renseignement important de sa déclaration. Cependant, M. Trick a encore fourni quelques détails sur la propriété.: Il a déclaré not'aimment que le pavillon ne recelait aucun endroit secret mais il n'a pu dire si Landru, pour inhumer ses victimes, n'avait pas pu taire subir soit au sol même du jardin, soit danser terrain, attenant, quelque camouflage. La. propriété lui parait être, dans le même étpt qu'au moment de Ia cession. Une certaine quantité de sable avait été retrouvés dans la cuisine. Un supposait que Landru l'avait apportée afin d'assécher le sol ensanglanté de la cuisine. il n'en est rien. Ce sable, le propriétaire le 'déposa où il fut trouvé, la construction de la villa. On a vidé la fosse d'aisances, ainsi que la fosse à fumier. Nulle trace suspecte, n'a été découverte. D'autre part..le puisard du jardin a été mis àjour. On l'a exploré sans résultat. Il a une profondeur d'au moins 2 m. 50. Demain il sera vidé et on pourra en inspecter le fond....

À propos

Lancé en 1883 sur le modèle du quotidien britannique le Morning News, Le Matin se revendiquait être un journal novateur, « à l’américaine ». Son directeur Alfred Edwards entendait donner « priorité à la nouvelle sur l’éditorial, à l’écho sur la chronique, au reportage sur le commentaire ».

 
 
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