Extrait du journal

[DE L'ENVOYÉE SPÉCIALE DU « MATIN MADRID, 1er mai. Par téléphone. Madrid, 1er mai, fête du travail, que l'on glorifie ici en se croisant les bras. C'est, la grève générale »tale. Depuis 6 heures du 'matin, dans les rues, pas un tram, pas un taxi, le grand silence pas de journaux, pasde-lecteursrL'électricité-, le téléphone, l'eau et le gaz fonctionnent quand même..Dans les hôtels, le personnel est volatilisé le patron, aidé de sa famille, assure le service on demande l'indulgence, des clients. Une rumeur .dans* la rue:Des militants, drapeaux, rouges. roulés, se rendent en foule au lieu du rassemblement .très proche de l'hôtel où j'habite. A 10 heure. et demie, le cortège se met en marche. Du balcon' du premier étage je le vois' s'avancer. Une femme marche en. tête, tenant un grand drapeau bleu déployé. Elle est vêtue de l'uniforme communiste chemise bleu roi ornée d'une cravate rouge vif. Les milices suivent, les. hommes d'abord, qui portent baudrier et ceinturon, mais pas l'étui à revolver qui avait été .annonce. La cadence est -bien rythmée et le tout d'apparence militaire très disciplinée. Un régiment de femmes, puis des régiments mixtes -suivent; portant de grandes bannières rouges. A ce moment, plusieurs ̃'miHtahts me montrent le poing d'un" air menaçant et le patron'de 1'hôtel me supplie de quitter mon poste d'observation en craignant à la fois pour ses vitres et pour ma personnel. Mieux vaut descendre dans la rue et se mêler à la foule qui, à mesure que l'heure s'avance, devient de plus en plus dense....