Extrait du journal

v; ;te -point vue ethnologique, ils avaient d'ailleurs raison. Tout contredisait et contredira longtemps encore l'unité des populations de cet immense « empire > disparate, qui occupe un sixième 'du globe, et dont les éléments, appartenant à tant de peuples et même de races différents, ne peuvent réaliser l'unité mystique qui constitue la nation. Quant à ce potpourri d'éléments disparates luimême, il était bien entendu que son unité sociale n'était réalisable qu'au terme de la plus féroce des luttes de classes, terme qu'il serait présomptueux de proclamer échu. Quand on opposait à ces raisonnements très marxistes cette vérité élémentaire qu'avant octobre personne, en Russie, ne doutait d'être Russe, quand on rappelait qu'il n'y avait aucune différence entre la lente évolution nationale russe, depuis Pierre le Grand ou Ivan le Terrible, et celle de la France depuis Louis XI ou de l'Angleterre depuis Jean sans Terre, les orateurs et écrivains bolcheviks répondaient qu'il ne s'agissait là que d'une construction factice poursuivie, à, travers les âges, pour de seuls intérêts, dynastiques....