Extrait du journal

En février 1933, le Parlement a adopté une loi, dite de la protection de la liberté individuelle, qui est bien la plus remarquable entreprise de ligotage de la police et de la justice qu'on puisse Imaglner. Entre autres innovations, elle interdit de maintenir un inculpé en prison préventive, s'il, .a un domicile certain et si la peine encourue par lui est inférieure à deux ans de détention. Par ailleurs, méme en matière criminelle, un inculpé ne peut être détenu plus d'un yiois en prison préventive, sans autorisation donnée par la chambre du conseil, et, chaque mois, l'inculpé peut demander sa mise en liberté provisoire si le tribunal la lui refuse, il a le droit d'interjeter appel devant la cour. Ajoutez à cela d'autres gentillesses comme celle qui ordonne au juge d'instruction d'opérer lui-même les perquisl-, tions, en présence de l'inculpé ou de son fondé de pouvoir, ou celle qui interdit au juge d'instruction de faire procéder, par commission rogatoire, à l'interrogatoire d'un Premier résultat de cette aimable loi il y a actuellement une quantité de voleurs, de receleurs, de détrousseurs qui circulent librement par les rues et les villes, en attendant que la-justice se soit prononcée sur leur cas. M. X&vier Guichard, directeur de,la police judiciaire, a pu affirmer à la commission d'enquête que, rien qu'à Paris, il y en avait trois mille. Il a ajouté avec un bon sourire Si nousH&evipns les surveiller nuit et jour, il nous faudrait 18.000 agents....