Extrait du journal

Voyons, mas oons messieurs, on ne peut pas vivre sans assistance. Que deviendra la France, si elle n'a pas, ici et là, des pactes d'aide mutuelle et obligatoire ? Encore un petit essai, mes bons messieurs, un tout petit essai. Renvoyons ces mendiants à l'étude de la géographie. C'est elle qui est souveraine en matière de pactes d'assistance. Pour prêter aide et assistance à un pays qui est attaqué, il faut, pour le .4 moins, qu'il soit votre voisin limitrophe on conçoit, par exemple, un pacte d'assistance militaire avec la Belgique ou l'Angleterre; mais on ne peut concevoir des pactes d'assistance militaire avec des pays qui sont séparés de vous par des milliers de kilomètres. et qui risquent c'était le cas de la Tchécoslovaquie d'être anéantis avant que vous n'ayez pu leur amener une seule division. Nous avions reçu, à cet égard, un avertissement qui eût pu nous faire réfléchir. Lorsque, en 1920, la Pologne fut attaquée et envahie par la Russie rouge, nous eûmes toutes les peines du monde à lui faire passer du matériel de guerre. L'Allemagne refusa. La Suisse refusa. La Tchécoslovaquie refusa. Il fallut imaginer des détours fantastiques et nous étions pourtant alors les maîtres militaires de l'Europe. La leçon\ ne nous a servi de rien. Et nous nous sommes successivement engagés à prêter aide et assistance à la Pologne, à la Tchécoslovaquie, à la Russie, si elles étaient attaquées. On ne nous a jamais dit par où nous passerions ? Par la mer ou par le ciel ?....