Extrait du journal

Or donc, un beau jour, on apprit qu'une taxe de séjour allait être instituée par la Ville de Paris. Etrangers, provinciaux, voyageurs, visiteurs, passants payeraient une. dîme quotidienne, quand ils mettraient 'le pied dans la capitale, tout comme s'ils venaient prendre les eaux à Troules-bains ou à Chaumière-sur-: Mer. Cela parut tellement énorme qu'une clameur unanime s'éleva et que le bon sens public se mit en révolte. Le fisc, pour i une lois, recula. Mais quand le fisc recule, c'est toujours pour revenir à la charge, il revint sous un déguisement, avec un capuchon recouvrant son vilebrequin, Et, le 15 janvier 1926, parut l'Officiel une loi autorisant la Vilie de Paris à « percevoir une taxe sur les locaux meubles ». Savant euphémisme qui maquillait simplement la taxe de séjour. La taxe était perçue sur les hôtels, sur les chambres et appartements meublés, etc. Elle est d'ailleurs perçue encore aujourd'hui. Pour les hôtels, elle est de 1 entre 25 et 50 francs par jour, de 2 entre 50 et 75 francs, de 3 entre 75 et 100 francs, de 4 entre 100 et 200 francs, de 5 entre 200 et 500 francs. Pour les chambres et appartements meuMes. elle est de 1 entre 500 et 000 francs par mois, de 2 entre 600 et 800 francs, de 3 entre 800 et 1.000 francs, de 4 entre 1.000 francs et plus par mois. Naturellement, les fiscaux attendaient de leur taxe des millions quarante au moins par an. lit-on dans les discussions qui; eurent lieu au conseil municipal' et à la Chambre. En fait, en 1930, la taxe n'a pas donne 10 millions.' Naturellement aussi, on comptait bien que les hôteliers, logeurs, etc.. « goberaient ». la taxe entendez par là qu'ils l'incorporeraient dans leurs prix et qu'elle n'apparaîtrait pas aux yeux du payant. Ainsi, la Ville aurait tous les profits et aucun désagrément elle toucherait l'argent et n'encaisserait point les reproches. Malheureusement, il n'en alla pas ainsi. Hôteliers et logeurs jugèrent qu'ils n'avaient nulle raison de prendre il leur compte une élévation. de tarif qui n'entrait pas dans leur caisse. Et, sur toutes les notes et factures, ils prirent soin de faire figurer à part, en supplément, un pourcentage qui leur était imposé par la loi. Résultat tous les étrangers, tous les provinciaux, tous les visiteurs savent que, s'ils passent seulement une nuit à Paris, en sus du prix de leur chambre ils doivent payer une taxe de 1, 2, 3, 4 ou 5 Ils le savent et on ne manque pas ailleurs de leur en faire souvenir....