Extrait du journal

Lorsque nous étions les maîtres du monde et «[ue les peuples tournés vers la France comme ̃•vers le soleil, venaient s'éclairer et se vivifier aux payons de son génie, il y avait de-sa part une générosité chevaleresque a se faire, suivant l'antique devise, le soldat de Dieu. Soldat de Dieu, chevalier du droit, apôtre de l'idée, le peuple français a tenu ce rôle avec un emportement «l'héroïsme dont chacun se trouvait suffisamment *payé par la gloire acquise et l'admiration du monMie. Malheureusement la gloire fait des envieux Mie même que les services rendus font des ingrats. Ai nous a fallu de sanglantes expériences pour .-comprendre que la grandeur des peuples est faite «l'antagonisme, non de fraternité, et que la chevaslcrie est le plus coûteux des passe-temps. Le cri aie pitié que poussa la France en faveur de la Pologne insurgée, en 1863, et dont le gouvernement impérial se lit l'écho, nous valut le ressentiment .implacable de la Russie, et l'écrasement de 1870. «L'unité de l'Italie que nous avons faite, et l'unité ile l'Allemagne que nous avons laissé faire ont -eu pour résultat de créer sur nos frontières deux rpuissances rivales dont l'avènement a, par îuiet sans coup férir, annulé notre primauté /dans le monde. Mais nous ne savions pas alors ce que coûtait le don-quichottisme, et c'était l'excuse de ce dévouement imbécile. Nos frontières ne saignaient pas...