Extrait du journal
Voulez-vous que nous passions à la, marine Consultons l'Annuaire français et nous y trouverons; conseil supérieur, comme 4 la guerre; comités et commissions, comme à la guerre. Ils trônent et gouvernent, nos seigneurs les amiraux. Pour établir la comparaison, nous prendrons le Navy list » anglais. Rien, absolument rien qui ressemble à cela, ni de près, ni de loin. A la tête de la flotte sont les « lords de l'Amirauté », les uns civils, les autres militaires, tous faisant partie du cabinet, directement responsables devant le Parlement, chacun ayant une compétence nettement déterminée. Mais quant à ces groupes de grands chefs, tranchant toutes les questions sans répondre de rien, l'Angleterre les ignore, comme l'Allemagne. Je pourrais étendre la comparaison à toute l'Europe j'arriverais au même résultat. Mais il suffit, je-pense, d'opposer à l'organisation de notre armée de terre et de notre armée de mer, celles des deux armées de terre et de^ mer citées habituellement comme exemple. La différence des deux systèmes est facile à saisi. Chez nous, le ministre, quel qu'il soit, ne peut rien décider sans avoir fait délibérer préalablement des conseils composés des divers états-majors. Veutil ne pas suivre leur avis, au moins habituellement? S'il est militaire, il se brouille avec tout le corps d'où il sort, et où il rentrera demain. S'il est civil, il engage un conflit latent avec toutes les têtes de l'armée. C'est dire que ces conseils et ces comités sont, en fait, les maîtres dans la plupart des cas. C'est dire que toute initiative gouvernementale se heurte à leur résistance. C'est dire que l'administration de l'armée n'est plus là où la Constitution la place, dans un ministère, choisi par le président, responsable devant les Chambres, mais dans une sorte de féodalité de grands chefs, qui dure pendant que les ministres passent, et qui n'est responsable de ses fautes devant personne. En Angleterre, en Allemagne, et dans tous les autres pays, au contraire, on continue à croire que le gouvernement doit gouverner....
À propos
Lancé en 1883 sur le modèle du quotidien britannique le Morning News, Le Matin se revendiquait être un journal novateur, « à l’américaine ». Son directeur Alfred Edwards entendait donner « priorité à la nouvelle sur l’éditorial, à l’écho sur la chronique, au reportage sur le commentaire ».
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