Extrait du journal

Si la. France a été absente des laborieux débats de Genève ce n'est pas seulement, ce n'est sûrement pas par crainte de voir ses légitime intérêts mis en péril. Elle s'est abstenue parce que dès le début elle avait la conviction que la méthode choisie était mauvaise, par trop théorique et ne tenant aucun compte des besoins réels, particuliers de chaque Etat. Qu'il s'agisse de désarmement naval ou terrestre l'on ne saurait appliquer à tous les pays une recette unique, rigide. L'armement mondial n'est pas un dividende dont on Puisse faire le service à toutes les nations, dans une proportion en rapport avec leur richesse, leur puissance, leur superficie. Malheureusement, à moins qu'on n'y mêle une question de prestige, l'armement Utile- d'une nation n'est généralement en aucune rapport avec sonl importance. C'est ainsi que la puissance, peut être la plus forte du globe, les Etats-Unis, peuvent fort bien vivre sans armée de terre, tandis que nul ne saurait nier que la France ait besoin d'une redoutable armée permanente, aucunement destinée à faire la guerre mais au contraire à garantir au prof it de tou.s le maintien de la paix. De même il tombe sous le sens que l'Allemagne peut dormir sur ses 'deux oreilles sans un soldat à ses frontières car il n'existe nulle part dans le monde un seul homme, à pied ou à cheval, qui songe à l'attaquer....