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Le Matin, 5 octobre 1895

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Le Matin
5 octobre 1895


Extrait du journal

Vous avez bien raison, nous dit-il, il s'agit d'une question patriotique. La suppression des invalides, le renvoi on ne sait où des vieux braves qui sont ici et qui sont les débris vivants de nos anciennes gloires, touche à tous les souvenirs du pays. Hélas 1 notre armée n'a déjà pas trop de forces morales, veut-on lui enlever encore celle-là? J'ai fait beaucoup de campagnes, et toujours j'ai entendu les soldats dire « Bast si nous sommes blessés, nous » irons aux Invalides. » Ils n'y viennent pas tous, mais cette espérance les console et les encourage. Et que féra-t-on de tous ceux qui sont ici, et qui n'ont ni famille ni patrie, comme nos Alsaciens-Lorrains ? Combien ne peuvent ni se mouvoir, ni manger seuls Il leur faut des infirmiers pour les servir. Et toutes les infirmités dont ils sourirent, c'est en servant la France qu'ils les ont contractées, c'est en défendant le drapeau de la France qu'ils ont reçu toutes les blessures qui ont fait d'eux des estropiés....

À propos

Lancé en 1883 sur le modèle du quotidien britannique le Morning News, Le Matin se revendiquait être un journal novateur, « à l’américaine ». Son directeur Alfred Edwards entendait donner « priorité à la nouvelle sur l’éditorial, à l’écho sur la chronique, au reportage sur le commentaire ».

 
 
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