Extrait du journal
C'est en français que le vicomte Ishii, président en exercice du conseil de la Société des nations, a rédigé et lu son remarquable rapport sur la question de Haute-Silésie. Cet hommage rendu à notre langue par l'éminent diplomate (japonais 'est une délicate réponse au .voeu que vient d'émettre l'Académie à propos de la prochaine conférence de Washington. Cependant le Times, avec lequel je n'ai, par bonheur, que bien rarement le regret de me trouver en désaccord, estime que la France doit faire son deuil de sa vieille suprématie linguistique. L'anglais, dit-il, a'déjà été admis officiellement, en janvier 1P19, à la conférence de Paris. Sans doute, dans les traités de Saint-Germain, de Trianon, de Sèvres, le texte français a été choisi comme devant seul faire foi, en cas de' divergence avec l'anglais ou l'italien mais,-dans le traité de, Versailles, c'està-dire dans l'instrument diplomatique le' plu% important, ,11 y a égalité complète entre les deux langues employées. Après le dernier article, qui porte le numéro 440, a été, en effet, insérée cette déclaration unanimement acceptée par les puissances alliées et associées « Le présent traité, dont les textes .français et anglais feront foi (are bot authentic), sera ratifié. » M.- WilsoH-avait, d'ailleurs, affirmé, sans être contredit, que l'anglais est la langue diplomatique du Pacifique. Le Times s'approprie cette maxime et ajoute que l'extension de la démocratie a, non seulement diminué le nombre de cours dans lesquelles le français est en, usage, mais appelé sur la scène une quantité d'hommes politiques mal préparés par leur première éducation, à parler la langue dont se servaient les vieux diplomates. Le grand journal anglais ne veut donc laisser à l'Académie aucune illusion. Le français a perdu ses anciennes prérogatives et ne les retrouvera, point. Il faut que les Immortels en prennent leur parti. Le traité de 1778, signé entre la France et, l'Amérique, n'était-il pas, d'ailleurs, lui-même rédigé dans les deux langues ? Et n'y a-t-il pas aujourd'hui très largement place pour l'anglais et le français dans le formidable amas des documents diplomatiques ? Cette co-existence aurait même, d'après le Tinies, de réels avantage(. Il n'importe guère qu'il y ait un texte « gouvernant ̃ » l'essentiel, pour éviter les, malentendus, est qu'il y ait stricte concordance entre les deux versions. Ce n'a pas toujours été le cas dans les expériences récentes et à ce point de vue, conclut le Times, l'admission d'un second et même d'un troisième langage officiel peut être opportune, tout à la fois parce qu'elle encouragera l'étude et la connaissance -du français, et parce qu'elle imposera aux Français eux-mêmes une science égale des langues eœurs....
À propos
Lancé en 1883 sur le modèle du quotidien britannique le Morning News, Le Matin se revendiquait être un journal novateur, « à l’américaine ». Son directeur Alfred Edwards entendait donner « priorité à la nouvelle sur l’éditorial, à l’écho sur la chronique, au reportage sur le commentaire ».
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