Extrait du journal

» Je connais dans la Côte-d'Or une commune de seize cents habitants où I'on n'avait jamais vu plus de trois dévotes à l'office. Le curé n'avait ni chantres, ni sacristain, ni suisse il n'avait qu'une bonne à tout faire, qui joignait le maniement des burettes au maniement des casseroles, et de date immémoriale il représentait à lui seul le sexe mâle à la table sainte. Or, cette commune, où la fin du Concordat eût marqué sans dommage la fin d'un culte inutile, a été la première du département à constituer une association cultuelle. Elle ne renonce pas, bien entendu, au député radical-socialiste; contempteur des prêtres, qui mourra lui-même dans les bras de l'Eglise, mais n'en veut pas moins qu'on la marie et qu'on l'enterre au rythme traditionnel des oremus et des cloches. Avant peu on la notera pour sa piété sur les -contrôles de Bourgogne, car, singulière conséquence du nouvel état de choses, le curé, jadis libre d'officier à sa fantaisie, doit chanter à heure fixe la messe, les vêpres et le salut, et, bien que la consommation n'égale pas encore la production, fournir aux ouailles qui l'entretiennent de la prière pour leur argent....