Extrait du journal

Là-dessus, M. Roujon me rappela que le frère de notre ambassadeur à Berlin, M. Paul Cambon, a créé à Londres une organisation excellente qui correspond tout à la fois aux usages anglais et au désir des jeunes femmes françaises, aujourd'hui si nombreuses, qui passent la Manche pour aller apprendre l'anglais ou pour enseigner leur propre langue. M. Cambon leur a ouvert et meublé une maison qui est « leur n, une sorte de club où elles se retrouvent et se fréquentent. Comme le goût que les familles allemandes^ particulièrement les gens bien élevés qui entourent une cour comme celle de Berlin, ont de faire enseigner le français à leurs enfants est très vif, le nombre des jeunes femmes et des jeunes filles françaises qui habitent la capitale de l'empire va croissant. M. Jules Cambon s'est demandé si ce qui avait prospéré à Londres ne pourrait pas réussir à Berlin. Il a parlé de son projet autour de soi avec les nuances qu'on lui connaît, cette finesse qui éclaire toutes les causeries auxquelles il se mêle, ce sourire de belle humeur qui donne d'abord le désir de lui être agréable. 'Et M. Roujon m'explique...