Extrait du journal

Certes, il n'y a pas eu de fortune comparable à celle de M. Gambetta. Ce n'est pas assez de dire qu'il a été roi. de France un roi n'est ni obéi, ni adulé comme il l'était. Il avait établi dans les bureaux de son journal'une agence d'épuration, calquée sur l'ancien club des Jacobins, qui mettait hors de l'église républicaine tous ceux qui ne lui obéissaient pas servilement. Ils appelaient cela la discipline; et je vous réponds que le parti républicain était fortement discipliné il marchait comme un seul homme. Les républicains, quand ils s'y mettent, sont les plus. parfaits courtisans de la terre demandez aux ombres de Marat, de Danton, de Robespierre, de Ledru-Rollin et de Louis Blanc, si leur cour était moins garnie, et moins rampante, que celle de Louis XIV 1 Un jour vint où M. Grévy ne savait plus à quels saints se vouer pour en faire des ministres. A force d'épurations, M. Gambetta avait réduit à rien le personnel gouvernemental. Une' rumeur, d'abord sourde, puis plus forte, et qui se Changea bientôt en un cri général, appela M. Gambetta. prendre le gouvernail en son propre nom. Il vit le piège et le brava. Il pouvait être malade et se retirer à Saint-Sébastien; il en serait revenu président de la République. Il trouva plus digne de lui d'accepter le poste où toute la France l'appelait, et de descendre à la condition de premier ministre....