Extrait du journal

Lamarck attaque de front le problème. Suivant lui, l'union des éléments chimiques a d'abord formé des mucilages inertes. Le mouvement, la sensibilité, la vie, les organes erifln,,sont nés, dans ces mucilages, de l'antagonisme constant de la chaleur et de l'électricité. Les actions diverses du dehors suscitent dans les organismes ainsi créés des sensations particulières que nous nommons des besoins, besoins dont la satisfaction exige la mise en activité de tels ou tels organes. Les organes le plus souvent utilisés se développent ceux qui sont laissés au repos s'atrophient. De là des modiflcations sans nombre transmises et accrues de génération en génération, si le milieu demeure le même. Cette transmission oonstitue l'hérédité. Par l'usage qu'il fait de ses organes, l'animal se modifie de manière à se maintenir constamment en harmonie avec le milieu où il vit l'infinie diversité des formes vivantes ne fait que traduire la variabilité de ce milieu. A mesure que se succèdent les recherches plus précises de naturalistes mieux informés, cette doctrine de Lamarck, loin de perdre de sa force, se montre plus pénétrante et plus féconde. Au cours d'une longue enquête à travers le règne animal tout entier, j'ai pu, en ce qui me concerne, me convaincre qu'elle suffisait a expliquer tout aussi bien les grands types organiques dont Cuvier n'avait pu pénétrer l'origine que les moindres détails d'organisation de chaque espèce. Elle a triomphalement apporté les moyens de démontrer d'une façon défi nitive ces propositions fondamentales Sous la seule action des forces naturelles, les êtres vivants apparus sur la terre sous des formes très simples se sont graduellement compliqués, modifiés, transformés, sans que rien de miraculeux soit jamais venu troubler leur évolution l'homme est lui-même le produit de cette évolution, et il ne peut durer qu'à la condition de conformer à ses lois les institutions qu'il se donne....