Extrait du journal

Si l'Etat était intelligent, il comprendrait que la probité est à la fois une force et une habileté. Il serait scrupuleusement probe. Il exigerait impitoyablement que tous ceux qui détiennent une parcelle de son autorité le soient également. Il ne demanderait aux travailleurs, aux épargnants, aux contribuables, que ce qui est strictement nécessaire pour assurer la marche des services publics. Il ne permettrait pas que le pillage s'exerce avec impunité dans le budget de la nation. Et alors, il serait en droit de parler haut et ferme. Mais l'Etat est inintelligent. Il a laissé s'installer dans sa maison une « maffia » qui ronge ses ressources matérielles et sa réputation morale. Détroussé, il est devenu détrousseur. Pillé, il s'est fait pilleur. On le redoute, tout en le méprisant. S'il ne s'amende pas, on ne le redoutera même plus, car on s'organisera pour réduire au minimum son pouvoir de faire le mal....