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Le Matin, 8 décembre 1938

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Le Matin
8 décembre 1938


Extrait du journal

A l'origine, ce pacte francosoviétique devait être un traité d'assistance mutuelle à trois U.R.S.S., Allemagne et France. En signant avec les Soviets seuls, les négociateurs français rêvaient encore au pacte à trois. Mais, dès que le Front populaire a eu placé le gouvernement français sous la férule du Komintern, nous avons compris quel singulier allié nous nous étions donné. La France avait conclu le pacte pour éviter la guerre et Staline, pour la faire; le pacte devait étayer la Petite-Entente, il l'a à demi ruinée il devait garantir l'ordre européen, il l'a bouleversé. Alors, maintenant, il ne faudrait pas croire que nous pourrons garder avec les Soviets un étroit contact et; en même temps, en prendre avec l'Allemagne un autre qui soit sûr. Et ceci est à porter au compte dû Reich. Mais alors il faut jouer cartes sur table. L'accord ne vaudra pour la paix que s'il est appliqué, constamment, d'égal à égal. L'Allemagne a l'habitude des premiers rôles, la France n'a aucun penchant pour celui de « brillant second ». L'Allemagne, peui pie de guerriers, a toujours bâti sa politique sur sa force; aujourd'hui, cette force repose sur une puissante industrie et sur un bloc bien soudé de 8p millions d'hommes. La France, peuple de soldats,...

À propos

Lancé en 1883 sur le modèle du quotidien britannique le Morning News, Le Matin se revendiquait être un journal novateur, « à l’américaine ». Son directeur Alfred Edwards entendait donner « priorité à la nouvelle sur l’éditorial, à l’écho sur la chronique, au reportage sur le commentaire ».

 
 
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