Extrait du journal

L'offensive allemande sur Pans fut enrayée, arrêtée en juin par deux de nos armées. Les pertes considérables, subites par le Boche lui ont certainement imposé une réorganisation de ses divisions de choc les plus éprouvées, bans lesquelles il ne peut rien tenter de décisif, et cette réorganisation qui s'est prolongée a causé des impatiences mal dissimulées à Berlin et à Vienne. D'autres faits et le réveil de l'esprit offensif des alliés se sont produits qui préoccupent l'ennemi. Nous avons lu les ï^cits détaillés des combats livrés sur la TPiave le gouvernement de Rome se plaît à rendre aux troupes engagées le plus bel hommage national il n'hésite pas, .en-effet, à faire connaître quels furent les corps, les divisions, les régiments engagés, comment ils ont triomphé et quels exploits ils ont accomplis. Chez -nous, au contraire, depuis le Commencement de la guerre, et pour des raisons à mon '-avis inacceptables. les hauts faits restent anonymes. Ce nie fut pas sans peine que j'obtins de publier, en 1916, le récit de la prise héroï;que du fortin de Biaches. Aujourd'hui encore nous devons taire les noms des chefs auxquels on doit le suecès et ignorer quels furent les régiments en'gagés. Telle est la consigne. Au moins devrions-nous exalter, même anonymes, les faits d'armes et aussi les ré.eultats obtenus d'actions que nous révèlent à peine quelques lignes des communiqués. Il n'est pas de meilleur moyen de maintenir le moral de la nation et de l'armée....