Extrait du journal

Le gouyeriiement M. Poincaré vient de donner un remarquable exemple de sans-gêne gouvernemental, et je ne puis que l'en féliciter, puisque ce sans-gêne lui a réussi. Cela prouve que les Chambres ont le caractère de plus en plus accommodant. Depuis sept ou huit mois qu'il est à. la iête du pouvoir, il' laissait la Chambre patauger dans les fondrières de la R. P., sans rien faire pour l'aider â>en sortir. On eût cru qu'il avait totalement oublié que comme chef accepté par la majorité, il avait pour mission et pour rôle de se former et d'exprimer un avis sur les questions principales de la politique, surtout sur celle dont dépendent les forces des partis dans la prochaine Chambre et-l'avenir de la République. il a ainsi regardé la Chambre se débattre à loisir; pendant de longs mois, dans les difficultés inextricables de la loi électorale, et édifier péniblement jusqu'au bout un projet incohérent et boiteux. Puis, quand ce projet a été terminé et qu'il ne restait plus qu'à en voter l'ensemble et qu'à le renvoyer au Sénat, brusque coup de théâtre M.. Poincaré annonce à la Chambre que tout. en se donnant bien du mal, .elle a perdu son temps jusqu'ici qu'il ne reste plus qu'à démolir tout ce qui a été construit, pour reprendre l'édifice depuis les fondations, et qu'il va, un de ces jours; apporter un plan tout nouveau, qui devra être celui de la réforme électorale....