Extrait du journal

Pour cela il est nécessaire que la' « politique » sachant borner son action, permette aux hommes et aux choses d'être, exactement dans la place qu'ils doivent occuper qu'elle ne bouleverse pas les responsabilités qu'elle ne pervertisse pas les caractères puis que, par un effort exact et utile, elle serve, sans défaillance, les idées et les oeuvres de morale, de liberté et de justice. La politique doit être l'art de faire honnêtement et sainement les affaires du pays. 11 semble bien que ce principe est trop souvent méconnu. D'où le mal. La politique a pénétré partout et jeté clans les relations des hommes, les rapports' des intérêts et l'expression des sentiments et des opinions une détestable confusjpp. Tout, bon et mauvais et surtout leÊgnauvais, s'explique, s'excuse, se justifie par la politique. L'immoralité, le vol, l'attentat la provocation au meurtre l'appel aux vices crapuleux et aux plus bas insIincts l'excitation à toutes les haines c'est de la politique. On trouve des mots nouveaux pour rendre aimables et séduisantes les pornographies démoralisantes et les sauvageries criminelles. Par une littérature voluptueusement fleurie et une somptueuse rhétorique, on maquille et on déguise les passions les plus viles et les appétits les plus grossiers en conceptions intellectuelles raffinées et en gestes supérieurement humanitaires. Les malpropretés ordurières deviennent de la « libre littérature » le sabotage, l'escroquerie, l'assassinat se dissimulent hypocritement sous l'appellation d' action directe ». Moyennant que le crime de droit commun est baptisé par les chapelains ordinaires de l'église anarchique, délit politique, les malfaiteurs et les apaches setrouvent promus à la dignité de pamphlétaires- et Mandrin s'érige en Armand.. Carrel.....