Extrait du journal

Je ne sais si vous comprenez bien l'importance de ce dernier décret souverain. Dans chaque pays du monde, on peut être serrurier, maçon, ferblantier, charpentier, peintre ou couvreur, sans avoir à. demander d'autorisation à qui ^que ce soit. Pour exercer son métier; il suffit d'ouvrir boutique, et, pour être syndiqué, il suffit de verser une cotisation. Mais Mac Carthy, le roi actuel de San-Francisco, ne veut pas qu'il y ait trop de syndiqués. Il a, en conséquence, fixé à un certain chiffre, le nombre d'ouvriers qui ne doit, pas être dépassé, et quand un maçon, un menuisier ou un peintre arrive à SanFrancisco e1 demande à s'affilier à l'Union. Mac Carthy le convoque en son palais je veux dire dans la maison des syndicats. Là, il lui fait subir un examen professionnel devant une commission. Le programme varie selon le candidat. Si le candidat a, su se munir de bonnes recommandations et faire jouer les influences nécessaires, les examinateurs lui'posent quelques questions brèves et faciles Après quoi, ils prononcent la parole sacramentelle cc Admis 1 Le ,,peintre, le menuisier ou le maçon peut, désormais, faire partie du syndicat et travailler dans la peinture, la menuiserie ou la maçonnerie. Mais si le candidat est inconnu et ne présente pas les garanties sociales nécessaires, on « lui pousse des colles comme vous dites si drôlement dans votre argot parisien et on le refuse impitoyablement Dans les vingt-quatre heures, s'il ne veut pas mourir de faim, il lui faut quitter San-Francisco et tâcher d'aller gagneur sa vie ailleurs.. On a compté, en 1909, prcs de cinq mille ouvriers qui se sont ainsi vu refuser l'estampille de la chancellerie de Mac Carthy....