Extrait du journal

i cm smii "Les électeurs du Lot viennent de nommer M. Cocula sénateur. L'honorable membre de la Haute Assemblée porte un nom qui est célèbre, peut-être parce qu'il est un peu fâcheux. Il prête, en effet, à des plaisanteries faciles et de mauvais goût. Je tiens que rien n'est plus sot que ces plaisanteries qu'on fait sur le nom des gens. Mais il faut que la tentation de s!y livrer soit bien forte, car on n'y résiste guère. Voltaire en a dpnné l'exemple, et, dans les réunions politiques les plus graves, il n'est pas rare de les voir apparaître, amusant là foule. Quand Laurier, qui était député du Var, fit son évolution, se rapprochant du parti conservateur, ses électeurs le mandèrent à leur barre, dans une réunion publique qui fut très mouvementée. Ils lui reprochèrent de lés avoir « trahis »- c'est le mot consacré comme l'avait fait jadis, disàient-ils, M. Ollivier. « Je reconnais, dit Laurier, en commençant son discours, que vous n'avez pas de chance avec les noms d'arbre. » On rit. Et si les électeurs ne furent pas désarmés, car Laurier ne fut pas réélu, du moins cette façon plaisante de prendre les choses mit de la belle humeur dans l'assemblée. Je n'en tiens pas moins pour fâcheuses de trop faciles calembredaines, quand elles empêchent de prendre au sérieux ce qui. mérite d'être tenu pour tél. C'est le cas pour 1 élection de M. Cocula car elle s'est faite sur la question la plus grave peut-être parmi celles qui nous divisent': sur la question religieuse.....