Extrait du journal

Aux époques corrompues, la corruption ne dépassait guère les limites de la capitale. Le siège principal était à la cour, à Paris, à Versailles mais le reste du pays tout entier échappait à la contagion. Les braves gens labouraient leur champ et cultivaient leurs femmes. Aujourd'huî que l'agriculture manque de bras, elle remplace l'étreinte par la flatterie et les actes de vigueur par les compliments. Ce n'est plus la béche qui travaille, c'est la tête. Une littérature de corruption, une recherche constante et voulue des raffinements, une chiennerie géaéralo augmentent tous les jours le mal la gangrène gagne tous les rangs de la société, al5ant du feuilleton obscène à la danse du ventre qui sera bientôt, si on laisse faire, un des spectacles courants et courus de toutes les fêtes foraines. L'Orient se venge de nos conquêtes. Qu'on arrive par de nouvelles lois successorales, par des allégements d'impositions en faveur des familles nombreuses, a une amélioration à l'état qui nous préoccupe, c'est possible; ̃' mais, à mon avis, c'est Malthus qu'il faut combattre comme le seul auteur de nos maux. Et après ? Que le chiffre de la population en France augmente dans. les mêmes proportions qu'on Allemagne, comment se nourriront ces millions d'êtres nouveaux, quand ceux qui ont eu accès ¡\ la vie, jusqu'à présent, manquant déjà du strict nécessaire?...