Extrait du journal

C'est évidemment la suite d'une sériel Mais la série a été peu heu.reuse. Le moins qu'on puisse dire du .timbre de Jeanne d'Arc est qu'il était affreux. On avait voulu, dans l'espace minuscule d'un timbre-poste, mettre une femme à cheval. Résultat on ne voyait ni la femme ni ;le cheval. Le tout, regardé à distance, produisait une image brouil•lée et confuse, qui n'était digne ni de l'héroïne française, ni de l'art français. Les gens n'ayant pas une excellente vue ne pouvaient distinguer le'haut du bas et collaient la plupart du temps le timbre sens dessus dessous. Quant au timbre colonial, qui représentait un masque de Peau-Rouge, il était aussi médiocre d'inspiration que d'exécution. Mais, au fait, pourquoi modifier perpétuellement l'effigie de nos timbres-poste surtout quand on a celui de la Semeuse, qui est une merveille charmante ? Pourquoi surtout modifier ceux de 5o centimes et de 1 fr. 50, lesquels sont'couramment employés ? Il est à remarquer que lés Américains, volontiers partisans du changement et de la variété, ne touchent jamais à l'aspect de leurs timbres principaux. Ils n'y touchent pas, parce qu'ils considèrent avec raison qu'un timbre est un peu comme une pièce de monnaie il porte en effigie l'emblème du pays et l'emblème d'un pays ne doit pas changer tous les ans. Ils n'y tou'-chérit pas non plus, afin de ne pas désorienter la masse du public national et du public étranger qui est habitué, du premier coup d'oeil, à reconnaître d'où vient une lettre par le timbre qu'elle porte. Est-il indispensable, sans raison valable, de troubler les habitudes acquises ?...