Extrait du journal

01 FÊTE A L'ELYSÉE J'aime les fêtes de l'après-midi, les fêtes de clair soleil où, parmi la fraîcheur verte dès feuillages, promenées lentement sur le tapis naturel des pelouses, glissent des femmes, légères et joyeuses, avec des rires, cependant que, dans un coin d'ombre, un théâtre improvisé nous exhibe quelque comédie de l'autre siècle. J'aime les « fêtes chez Thérèse ». Ce ne fut point cela. Ce fut autre chose. Autre chose que delà grâce et de la joliesse et je l'ai aimé aussi. Ce fut une garden-party gigantesque, sans soleil, sans intimités délicieuses, sans jeux, égoïstes sous les branches, sans propos malicieux, sans rires. Ce futune fête sévère: Des milliers et des milliers d'hommes vinrent là, au pied d'un vrai théâtre, d'une scène immense livrée aux évolutions savantes du corps de ballet de l'Opéra. Ils regardèrent, sous un ciel sombre, recueillis et solennels, le spectacle historique, instructif et décemment récréatif des danses à travers les âgés. Ce fut là une œuvre de science et de beauté, digne d'être présentée à tous ces personnages, venus des quatre coins du monde pour agiter les problèmes les plus ardus et hâter le progrès humain....