Extrait du journal

.Il nourrit encore les imaginations, hante les ambitions, sert aux esprits qui aiment la grandeur d'inaccessible modèle. En même temps, les plus humbles connaissent le nom fascinant et attachent à lui un peu de leur rêve. Le magnifique symbole que i rapporte Henri Heine dans ses Reisébïlder est toujours-vrai. Un soir, le poète allemand errait à Londres, le long des docks. Le brouillard épais enveloppait la Tamise. Dans cette sorte de fumée jaune retentissaient des sirènes, partaient et arrivaient des paquebots. Les trésors du monde croulaient sur les quais. Des hommes venus de tous les coins de l'univers mêlaient leurs' langages et leurs costumes. L'un d'eux, portant le turban des Indes lointaines, se tenait près de Heine. Il avait un visage si grave et si beau, un regard si doux et si magnifique, l'Orient sage et fort marquait si bien sa personne que le poète éprouva le besoin de lui rendre hommage. Il salua l'étranger en disant...