Extrait du journal

Après avoir parcouru un dédale de sombres vouloirs, je frappe à une petite porte. C'est la, dans un des locaux les plus modestes dû ministère, que s'est réfugié le prési-. dent du conseil de la république populaire: bavaroise. Il vient m'ouvrir lui-même. Un partisan dé l'économie N'ayant connu de Kurt Eisner que ses photographies, je m'attendes me trouver devant un vieillard très grand, une tête hirsute et mystique, quelqu'un dans le genre de Tolstoï. Rien de pareil. Le monsieur qui m'ouvre la porte et qui, d'un geste familier, m'invite à prendre place est un petit vieux pas très âgé, un petit vieux bien sale, aux cheveux et à la barbe d'un gris douteux, à la redingote lustrée, au regard riant derrière un lorgnon cerclé d'or. A côté ;de lui se tient une jeune femme correctement mise paraissant avoir une trentaine d'années tout au plus.. Ma femme, me dit Eisner en la présentant. Car, ajoute-t-il en riant, je ne suis pas aussi vieux que vous pourriez le croire, j'ai à peine cinquante ans....