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Le Matin, 11 juillet 1918

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Le Matin
11 juillet 1918


Extrait du journal

Mais il ne m'écrit rien 1 Jamais 1 Jamais Et ce sont les journaux qui m'apprennent ces choses. Je reçois quelquefois une carte postale Je vais bien », me dit-il, c'est tout J'ai su par les journaux qu'il avait eu la croix de la Légion d'honneur Quand il arrive ici, bientôt aussitôt on me l'enlève. Des' gens accourent de Saint-Dié, et l'invitent à dîner, d'autres à des banquets, il est partout, toujours de tous côtés L. Un jour, j'ai demandé Comment fais-tu, René, pour '« descendre Il les Boelles? Alors, avec la main, il a fait comme ça, un' geste en tourniques, puis, pstt 1. C'est tout ce qu'il m'a dit Il ne parle jamais de ses combats ni de la guerre et c'est une misère que ui faire porter ses médailles et croix 1. Tenez 1 il s'est brouillé avec sa sœur aînée parce qu'elle les avait épinglée sur sa veste Quand il est là, monsieur, moi, je ne le vois pas. La dernière fois, oh la dernière fois, il a passé ici une soirée, tout juste, avec un pamarade. Ils bavardaient lorsqu'à minuit on a frappé. La petite a ouvert. Elle a vu une belle dame qu'accompagnait sa demoiselle, des Parisiennes sûrement....

À propos

Lancé en 1883 sur le modèle du quotidien britannique le Morning News, Le Matin se revendiquait être un journal novateur, « à l’américaine ». Son directeur Alfred Edwards entendait donner « priorité à la nouvelle sur l’éditorial, à l’écho sur la chronique, au reportage sur le commentaire ».

 
 
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