Extrait du journal

Naturellement, ce vote a provoqué, dans les couloirs, une assez vive agitation. Encore qu'à l'heure avancée où le scrutin -3 a eu lieu, beaucoup de députés fussent déjà partis et que la majorite qui s'est formée contre l'avis du gouvernement fût des plus faibles, on attachait à ce vote, non pas tant à cause de l'objet sur lequel il portait puisqu'on ne peut rien faire sans fassent!- ( ment du Sénat qu'en raison des eirconstances où il venait d'être émis, une signifîcation de défaveur à l'égard du cabinet. La promulgation du décret convoquant les électeurs sénatoriaux pour le 3 janvier ayant eu lieu au moment où on annonçait que le rapport de M. Trouillot sur la propo- c sition Guillemet allait être distribué et que M. Guillemet allait demander que la discussion en fût mise à l'ordre au jour d'aucuns ont vu dans le vote de la Chambre une réponse de sa part à l'acte par lequel le cabinet avait semblé vouloir barrer la route à un changement, au moins immédiat, dans t le mode d'élection des sénateurs. l D'un autre côté, la question de la prépondéraueè du suil'rage universel étant en jeu, il parait évident qu'un certain nombre de députes, non hostiles de parti pris au cabinet, se sont prononcés contre l'avis du gou- l vernement ou se sont abstenus, de crainte d'encourir, s'ils prenaient uue autre attitude, quelque reproche de la part de leurs z électeurs. Bref, de ces impressions diverses semblait se dégager ce sentiment qu'en raison de l'état des esprits que dénote le vote d'hier soir, la position du cabinet serait très c périlleuse, demain, dans l'interpellation Mirmai), déjà redoutable par elle-même, car, ainsi qu'on le sait, toutes les fois que laquestion religieuse est soulevée au sein de 5 la Chambre, elle aie don deraviver là passion r des partis et de mettre le feu aux poudres. Les socialistes et les radicaux triomphaient naturellement, et ne cachaient pas qu'ils considéraient déjà le ministère Méline comme très touché, ]...