Extrait du journal

On se rappelle que, lors du cabinet Bourgeons, M. Edouard Lockroy, qui s'était fait remarquer par de vigoureuses atmer, devint ministre de la marine. Durance premier passage rue Royale, M. Lockroy resta fidèle à son programme de réformes. 11 s'était constitué, dans la flotte, un parti de progrès, qui comptait un grand nombre.de jeunes offlcierset même quelques amiraux dans ses rangs, qui s'inspirait des idées du grand patriote et du grand marin que fut l'amiral Aube, et qui, à travers toutes les -menaces et toutes les disgrâces, représentait l'espoir de notre armée navale, si gravement compromise par tous les abus et par toutes les routines. M. Lockroy, en ce tempslà, fut vraiment le ministre de ce parti. 'Il tomba; et l'amiral Besnard revint. L'amiral Besnard n'avait jamais été un aigle de mer. Il n'était plus alors que l'ombre de- l'oiseau qu'il avait été. J'estime que, si réactionnaire qu'il pût être, comme après tout, il m'avait toujours semblé un brave homme, il n'aurait jamais mis son nom au bas des actes odieuxquïlasignéSjSi l'âge et la maladie ne lui- avaient ôté la possession de luimême, comme ses rares apparitions à la tribune ne l'ont que trop révélé.Quoi qu'il en soit, il devint l'instrument passif des vengeances les plus infâmes de la vieille amirauté. On se rappelle qu'il osa aller jusqu'à essayer de faire poursuivre, en...