Extrait du journal

On parle souvent, en Angleterre, des hautes murailles douanières françaises et du libre-échangisme britannique mais ce libre-échangisme n'est qu'une apparence. La vérité, c'est que les droits de douane dont est frappé l'ensemble des marchandises françaises, entrant dans le Royaume-Uni, sont plus élevés que les droits de douane imposés aux marchandises anglaises entrant en France. Si nous prenons les chiffres de 1929, nous voyons que les douanes anglaises ont perçu 10 de droits sur la valeur totale des marchandises françaises importées en Grande-Bretagne, tandis que les douanes françaises n'ont perçu que 5 de toutes les marchandises britanniques entrant en France. Voilà, n'est-il pas vrai, qui est probant comme exemple. Mais le protectionnisme anglais, malgré tout, ne s'appliquait, jusqu'ici, qu'à un certain nombre de produits manufacturés. La muraille douanière britannique n'était, en somme qu'une petite muraille par-dessus laquelle passaient encore librement la piupart des denrées alimentaires blé, beurre, œufs, fromages, fruits, etc. Ce vers quoi on marche, c'est à relever la muraille, c'est à la rendre absolue et générale. Rien ne passerait plus sans payer. Là-dessus il y a comme un accord tacite entre les hommes des partis les plus divers. C'est M. Winston Churchill qui, mardi dernier, a franchi le Rubicon et déclaré, aux applaudissements des uns et à l'étonnement des autres, que l'Angleterre n se sauverait industriellement etnnancièrement qu'en recourant à un tarif général pour défendre son industrie et aider ses finances....