Extrait du journal

Un jour où vous aurez quelque loisir, ..faites donc descendre en votre cabinet le satrape qui dirige immuablement le personnel du Quai-d'Orsay. Faites descendre M. Lemonnier et demandez-lui .combien, au jour où nous sommes, l'Etat paye tout ce petit personnel humble, dévoué, actif, laborieux vice-consuls, archivistes, commis de consulat, commis de chancellerie qui, loin du boulevard, travaille pour la France: Aucun de vos prédécesseurs n'eut jamais cette curiosité, aucun de vos successeurs ne l'aura ayez-la; monsieur le président. Vous verrez qu'un commis de carrière, ayant passé des examens, connaissant des langues étrangères, ayant du linge et de l'instruction, est payé 5.000 francs, moins qu'un gardien de bureau de commissariat. Vous verrez que quantité de commis, employés, dactylographes touchent en moyenne 300 francs par mois, moins qu'un balayeur de la Ville de Paris. Vous verrez que, à Londres, au consulat général, des employés doivent se loger, s'habiller et.se nourrir avec 5 shillings 8 pence par jour. Vous vert rez que, à Bruxelles, à Londres et ailleurs, des -vice-consuls et des commis, auxquels une indemnité de vie chère avait été allouée n'ont pas touché cette indemnité depuis juillet 1919. Vous verrez qu'il y a même un commis à Londres qui, sur l'ordre du satrape Lemonnier, a dû reverser l'indemnité déjà touchée. Ali si ça se passait dans certaines corporations, quelle tempête nationale, quelle grève générale 1 Mais avec des commis de consulat, pourquoi se gêner ? ils ne votent même pas...