Extrait du journal

Par exemple, lorsque intervint, en 1927, le modus vivendi qui règle actuellement nos rapports commerciaux avec les Etats-Unis, nos négociateurs avaient surtout plaidé la cause de nos produits horticoles et de nos produits pharmaceutiques. On leur avait promis des facilités. On les avait assurés d'un régime de douceur. Or, en fait de facilités et de douceurs, on perfectionna l'instrument de tracasserie qui les visait, au point d'en faire un instrument de torture. S'agit-il des oignons à fleurs et des graines d'arbres? Ils sont purement et simplement prohibés. S'agit-il des racines de végétaux ? Elles ne sont admises que si elles sont intégralement débarrassées de toute parcelle de terre ce qui équivaut, neuf fois sur dix, à les rendre impropres à tout usage. S'agit-il des produits pharmaceutiques ? Tout prétexte est bon pour les interdire. C'est ainsi qu'un prospectus annonçant que tel remède rend la santé ou que telle lotion rénd la jeunesse aittire immédiatement les foudres de la douane américaine, laquelle prétend qu'aucun remède ne rend sûrement la santé et qu'aucune lotion ne peut rendre la jeunesse. C'est encore ainsi.que tout produit portant dans son appellation le préfixe paît (fOut)*'êst ïpso jacto prohibé, sous prétexte qu'un seul produit ne peut viser à tout guérir. Voilà à quelles rigueurs enfantines en arrive l'administration d'un grand pays Mais pire que tous sont les discriminations ces discriminations qui provoquent aujourd'hui les récriminations des exportateurs américains pratiquées par la douane des Etats-Unis sur lès marchandises qui s'aventurent à traverser l'Atlantique. Le président de la chambre syndicale de la chemiserie française en cite des cas incroyables. Discrimination, par exemple, entre les chemises sans chiffre et celles qui portent une simple initiale les dernières passent comme droit de douane de 45 à 90 Discrimination entre les pyjamas sans passepoil et avec passepoil les derniers ont surtaxés de 45 Discrimination dans la lingerie de femme qui. si; elle a le malheur d'être affublée d'un biais de dentelle, est taxée à 90 au lieu de 35...