Extrait du journal

M Nitti avait eu, le 7 mai, l'approbation du Parlement auand il avait exposé les ré,r sultats obtenus par l'Italie à la conférence de San-Fteno. C'est sur une question de politique intérieure qu'il est tombé avanthier. Il avait beaucoup cédé aux socialistes ces temps derniers. Or ce sont précisément les socialistes, interprètes de quelques P.T..T mécontentes, «qui, en s'unissant au parti catholique populaire, l'ont renverse. Pour apprécier combien est obscure la situation qui résulte de cette chute, il faut se rappeler la composition de la Chambre italienne. Les socialistes sont sortis des dernières élections avec 156 voix, Les catholiques avec llû. Entre ces deux partis il y a cette-poussière de fractions diverses mal définies qui composent ce qu'on appelle les partis libéraux et constitutionnels. L'union entre les populaires et les socialistes suffit à faire tomber un cabinet. Cette union est une chose étrange, car à part l'aile gauche de leur fraction, composée -d'une douzaine d'extrémistes, les catholiques sont un parti de gouvernement et d'ordre social. M Nitti le sentait si.bien qu'il a essayé de les faire participer au pouvoir lors de sa dernière reconstruction ministérielle, ,dans-la personne de leur chef, M. Meda. La. manœuvre .parlementaire qui a uni les deux partis contre le ministère Nitti est encore malaisée à discerner. Il semble que ce soit la personne du chef du gouvernement qui ait perdu son crédit. Le roi Victor-Emmanuel se trouvera forcément dans un grand embarras. Un ministère pour être stable doit s'appuyer sur les partis du centre et sur l'un des deux autres grands parties, catholique ou socialiste. M. Nitti cherchait, suivant les circonstances, de quoi s'étayer sur les bancs les ,plus divers, Et cette tactique lui avait réussi longtemps grâce à son habileté pro-. verbiale. Son successeur sera contraint d'avoir une attitude plus nette....