Extrait du journal

Les élections coïncident en effet, avec des échéances particulièrement lourdes pour le cultivateur. Les termes varient un peu suivant les régions. C'est parfois à la Toussaint ou à Noël que se font les payements, mais c'est principalement le 29 sep*•̃ tembre, le jour de la Saint-Michel qu'on procède au règlement des fermages et des salaires. Vers cette même date les percepteurs multiplient leurs appels. Déjà les derniers avertissements sans frais sont arrivés et les contribuables, faute d'argent, n'ont pas pu répondre aux sommations des agents du Trésor. Lés marchands, de grains qui, en période normale, acceptent des céréales en payement des engrais fournis, ont été forcés avec la loi sur le prix maximum du blé, d'abandonner cet usage. Et les charrons, les bourreliers, les forgerons vont, vainement, enVoyer leurs factures. La crise atteint un degré d'à- j cuité Incroyable. Dans certaines fermes, tout ce qui trouve acheteur est vendu et il n'est pas rare de voir des producteurs de vin ou de cidre boire de l'eau et I des éleveurs de porcs se priver de viande si l'on a pu placer les barriques ou vendre les cochons gras....