Extrait du journal

Au temps de M. Delcassé, elle était près de la fenêtre. M. De!cassé a toujours :on bureau auprès de la fenêtre il aime voir clair. Jamais le moindre, papier ne recouvrait ses encoignures, mais une escouade de crayons bien taillés, bien effilés. bien alignés, reposaient près d'un bloc-notes où ne traînai[ jamais la moindre inscription. La' magnifique table semblait avoir été un peu façonnée à l'image de son occupant. Elles respirait l'ordre, la méthode, le travail et parfois peut-être aussi un peu le mystère. .Avec Mv Rouyier, elle Ot un bond au 'milieu de la pièce et s'en alla loin du jour, près de la -cheminée. Les financiers aiment le grand feu. et la demi-lumière. Elle était recouverte de rapports rangés avec assez de soin, et, au demeurant; avait l'air d'une table de conseil d'administration. Elle suuffrait seulement de violents coups de poing qui, aux heures graves, lui étaient administrés par le premier ministre. Des nom de Dieu l venaient s'abattre sur son bois amarante et faisaient vibrer les bronzes. M. Pichon lui (11 faire demi-tour et la tira à l'autre bout, en face. Le ministre se tenait généralement à quelques mètres en arrière de son bureau, le corps renversé dans le fauteiyl, les jambes croisées, Il ne faisait pas de grands gestes et remuait d'une main experte les papiers qui surplombaient les ciselures. i Survint M. Cruppi qui voulut travailler...