Extrait du journal

J'avais espère que le nouveau ministre de la guerre aurait l'esprit assez libre et le cœur assez haut pour rompre avec les servitudes parlementaires qui ont conduit tous ses prédécesseurs à défendre, comme ministres, des propositions que réprouvait leur conscience de soldat. Cette espérance a été trompée. M. le général Ferron n'a paru à la tribune qu'en défenseur, je dirais presque en prisonnier d'une loi qui est la ruine de nos institutions militaires et la fin de l'armée française. Le jour où elle sera promulguée, si le Séilat ne l'arrête au passage, nous serons voués aux milices, aux soldats citoyens, aux rassemblejrients tumultueux d'hommes levés à la hâte, sans cohésion, sans métier, sans résistance, que les troupes exercées de l'ennemi chasseront devant elles' comme des troupeaux affolés, ou qu'elles enverront, par convois immenses, témoigner devant l'Allemagne féodale et hiérarchisée de la valeur militaire des armées démocratiques....