Extrait du journal
A l'admirable Candide de Voltaire, il manque un troisième personnage. Celui-ci, entre Pangloss, qui trouve que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, et Martin, qui estime que tout y est au pire, resterait hésitant. Il serait optimiste un jour et pessimiste le lendemain. Ce serait là un personnage qui me plairait assez à jouer, car, suivant au jour lé jour les événements qui se passent autour de nous, aussi bien les petits que les grands, j'hésite sans cesse entre l'admiration et l'horreur des hommes. Il me faut tantôt les aimer, tantôt les détester. L'humanité est une médaille dont la face est superbe et dont le revers est affreux. La face, nous l'avons eue, ces jours-ci, avec ces marins de Carro, ces hommes du peuple, simples et vaillants, qui ont risqué vingt fois leur vie pour sauver d'autres hommes. Sans être' du métier, je sais les choses de la mer, et ce qu'est son péril. en. ses jours de fureur. Ceux qui ne l'ont. pas ,C.QU.r.uja.âw&'fèn, jejjdent,, pas toujours un compte exact. Il faut avoir éprouvé cette sensation de l'impuissance -de l'homme contre une force aveugle et traîtresse, qui a tout à la fois une farouche brutalité et des surprises sournoises. Les marins, mieux que les 'terriens, savent cette méchanceté delà mer. Ils la bravent pourtant, et ce qui augmente mon admiration pour eux c'est qu'ils.sont, mieux que personne, conseients du danger qu'ils affrontent. Cependant ils font leur ouvre de dévouement avec simplicité, sans la griserie de la bataille qui soutient le soldat et qui fait -
À propos
Lancé en 1883 sur le modèle du quotidien britannique le Morning News, Le Matin se revendiquait être un journal novateur, « à l’américaine ». Son directeur Alfred Edwards entendait donner « priorité à la nouvelle sur l’éditorial, à l’écho sur la chronique, au reportage sur le commentaire ».
