Extrait du journal

afe viens de parcourir un pays couvert de ruines et rempli de deuils. Le centre de l'affreux cataclysme qui a si douloureusement ému la France entière est placé dans la partie de l'arrondissement d'Aix qui m'a adopté il y a vingt-huit ans et avec lequel une vie commune de plus d'un quart de siècle m'a créé, on le comprend sans .peine, plus que des liens électoraux. L'ébranlement s'est propagé au loin, et surtout quelques communes voisines des arrondissements d'Aix et d'Arles ont cruellement souf̃,ïei:t,; mais .c'çst la région que je repré-^ sente depuis Î881 que les forces souterraines ont frappée des coups les plus douloureux. Avant-hier, à Lambesc et à Saint-Cannat, je suivais les obsèques des victimes, parmi lesquelles je comptais de nombreux amis de la première heure et tandis que je leur adressais le dernier adieu, j'avais, sous les yeux les cercueils sur lesquels étaient écrits à la craie les noms de deux des plus fidèles et des plus ardents, écrasés ensemble par la chute du plafond du cercle où se réunissaient les nôtres....