Extrait du journal
Je suis réactionnaire en cette matière, comme en beaucoup d'autres, si c'est être réactionnaire que de vouloir retenir les'institutions éprouvées, et de s'opposer aux expériences inopportunes ou compromettantes. J'en suis encore à croire quo le nombre est la moindre qualité d'une armée et que trois conscrits-ne valent pas-un vétéran. Qu'il nous faille aujourd'hui mobiliser deux millions d'hommes pour les opposer aux mobilisations égales de l'-ennemi, c'est une nécessité momentanée qu'il faut bien subir. Mais il no me parait pas démontré que cet ébranlement de nations en armes soit le dernier mot de -Ja-guerre, et je prévois que le grand capitaine do l'avenir sera celui, qui an voudra commander, qu'à cinq cent mille soldats (l'élite, et renouvellera' avec eux 1es oxploits d'Alexandre contre l'immense armée do Darius, il convient, il est vrai, dfattendre, que co héros se révèle avant de lui fabriquer un instrument à sa main. Mais il n'est, pas moins nécessaire de conserver- à l'armée française les éléments de force, ao cohésion. de discipline, d'enlrainemeat et de confiance qu'elle possède aujourd'hui, mais qui lui viennent uniquement d'une longue et forte préparation, et qu'elle no retiendra pas, lorsqu'on l'aura réduite Il est possible et même souhaitable qu'on puisse réduira à trois ans là durée du service. C est la loi naturelle de toute politique de tendre à décharger les peuples des servitudes qui pèsent le plus lourdement sur eux. Mais encore tauMl que ces améliorations se réalisent sans mettre en péril leur sécurité, leur fortune et leur vie. Lorsque les causes do conflit qui tiennent en ce moment l'Europe en armes auront disparu, quo les questions qui la divisent seront résolues, que l'équilibre sera rétabli partout, et que chaque peuple reposera tranquillement entre ses frontières naturelles, sans crainte et sans ambition, l'heure alors sera venue de réduire à quelques mois le service militaire, et de joindre à cette réduction une proposition de désarmement universeL Jusque-là, les mesures qu'on nous propose sont une très dangereuse expérience si la guerre éclate, elles peuvent deveair le plus inoxpktblo des crimes....
À propos
Lancé en 1883 sur le modèle du quotidien britannique le Morning News, Le Matin se revendiquait être un journal novateur, « à l’américaine ». Son directeur Alfred Edwards entendait donner « priorité à la nouvelle sur l’éditorial, à l’écho sur la chronique, au reportage sur le commentaire ».
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