Extrait du journal

Ayant une demi-heure libre, je; traversai l'esplanade, franchis une porte monumentale en, fer forgé et me trouvai dans un hall somptueux. Sur les murs, qui soutenaient une voûte haute et profonde, la lumière jouait doucement. Des tableaux sombres enveloppés d'or, des tapis séries pesantes la recueillaient avec discrétion. Une laine.épaisse et sou-, pie feutrait si bien les pas que l'on; n'entendait point cheminer vers les pièces du rez-de-chaussée des' silhouettes dignes et graves qui se saluaient, au passage, d'une manière pleine de courtoisie et de réservie, Toutes ces personnes, hommes ou femmes, étaient d'un âge avancé, mais d'une verdeur raffinée.- Toutes étaient habillées avec un soin minutieux, une sobre élégance. J'eus l'impression, aux regards un peu hautains qui me toisèrent fugitivement, que mon informateur s'était grossièrement trompé et que je m'étais fourvoyé dans un club très Pour mettre fin cette incertitude, je m'avançai vers un petit bureau découvert, situé dans le large corridor auquel aboutissait le hall majestueux. Il y avait là unejeunefemme au col boutonné jusqu'au menton, au visage impassible....